20/10/2025 - Communiqué du collectif
Rassemblement le 21 octobre à 18h en Place de la Sorbonne
Face au génocide qui continue en Palestine malgré le "Cessez-le-feu", un génocide qui touche de plein fouet les étudiant·es et universitaires palestinien·nes, nous, enseignant·es et chercheur·euses, personnels de l’enseignement supérieur, universitaires, appelons à un rassemblement pour interpeller le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Espace, les universités et la communauté universitaire mardi, 21 octobre à 18h, Place de la Sorbonne.
Le scholasticide et l'educide - la destruction des institutions éducatives à Gaza nous interpellent directement et nous devons prendre nos responsabilités. Nous refusons que les institutions universitaires restent inertes face à ces crimes. La communauté universitaire est appelée aujourd'hui à faire corps collectif et à prendre une position claire et publique. En tant que telle, nous avons le devoir moral, intellectuel, humain et politique de faire barrage au sens commun qui a remplacé trop souvent les savoirs scientifiques et de nous opposer aux injustices perpétrées envers le peuple palestinien.
Notre responsabilité est également d'ouvrir les portes de nos institutions à nos collègues palestinien·nes, aux scientifiques, aux artistes et aux étudiant·es. Pourtant, nous faisons face à un barrage dans beaucoup d'universités qui se traduit par de nombreux refus de considérer les candidatures PAUSE portées par nos collègues ainsi que les demandes d'inscription des étudiant.es palestinien·nes. Nous dénonçons aussi le véritable calvaire que les étudiant·es palestinien·nes doivent affronter pour préparer leur dossier et avoir l'espoir de venir étudier en France. L'exigence de répondre aux critères dits "d'excellence" pendant qu'ils et elles vivent un génocide ne relève pas seulement de la violence coloniale mais est contraire aux valeurs humanistes sur lesquelles nos universités sont bâties.
Dans un moment historique où un génocide est perpétré et diffusé en direct sur nos écrans, les universités devraient mettre tout en œuvre pour favoriser l'accueil de nos collègues et des étudiant·es palestinien·nes pour devenir l'espace par excellence de reconstruction et de réparation humaine et scientifique. Nos universités doivent être des espaces de refuge, d'accueil et de protection.
Nous exigeons :
- la reprise des évacuations des collègues lauréat·es du programme PAUSE et de leurs familles ;
- l'allocation au programme PAUSE de l'enveloppe budgétaire nécessaire pour faire face aux nombreuses candidatures ;
- la planification régulière et accélérée des évacuations pour les étudiant·es de Gaza ;
- la mise en place d'un dispositif spécifique pour les Palestinien·nes de Gaza afin de répondre à l'urgence de leur situation ;
- le traitement accéléré et dédié au sein du MESRE pour coordonner les démarches avec le MAEÉ et le Ministère de l'Intérieur concernant les dossiers étudiant déposés auprès du Consulat de France à Jérusalem depuis des mois et ceux à venir ;
- une transparence totale sur les procédures d’évaluation et de sélection des dossiers des étudiant·es par le Consulat, en les clarifiant afin de les rendre équitables et rapides ;
- des retours rapides et motivés sur tous les dossiers reçus par le Consulat ;
- l'allocation d'un budget à la hauteur du nombre des demandes des étudiant·es palestinien·nes de Gaza pour que le Consulat puisse créer des bourses de couverture sociale (BCS), condition essentielle pour devenir boursier·es du gouvernement français (BGF), et donc prétendre à l'examen du dossier pour l'obtention du VISA en vue de l'évacuation ;
- une hausse des budgets dédiés à l’accueil et à la création de bourses pour les étudiant·es palestinien·nes dans toutes les universités en France ;
- l’ouverture de places dans nos formations adaptées au profil de nombreux.ses des étudiant·es gazaouis, avec un accompagnement en Français Langue Étrangère, afin de sécuriser leur parcours;
- la reconnaissance du boycott académique comme un outil légitime de solidarité, loin d'être une punition pour les collègues israélien·nes, qui pour beaucoup d'entre elles le réclament. Le boycott est un levier historiquement reconnu pour défendre la liberté académique et dénoncer la complicité institutionnelle dans un génocide.
Nous vous attendons le 21 octobre à 18h en Place de la Sorbonne
Universitaires avec Gaza
Pluriversité - Association pour une université juste et solidaire
Éducation avec Gaza
Uppsala Declaration of Conscientious Objection, Uppsala University, Sweden
Faculty and staff in Swedish higher education and research declare their conscientious objection to collaborate with Israeli institutions complicit in illegal occupation, apartheid, genocide, and other violations of international law.3/9/2025 - Tribune, Le Monde : « Nous, étudiants qui apprenons le français à Gaza, lançons un appel à la France » :
Au nom des valeurs de liberté, d’égalité et de solidarité défendues par la France, des étudiants de Gaza demandent, dans une tribune au « Monde », la reprise des évacuations suspendues depuis le 1ᵉʳ août10/8/2025 - Notre tribune sur Le Monde :
« En suspendant les évacuations, la France laisse penser que les Gazaouis déjà accueillis n’auraient pas dû l’être »6/8/2025 - Tribune du collectif Ma'an For Gaza Artists sur Liberation :
Gaza : le gel par la France des évacuations d’artistes et de chercheurs est une tragique punition collective4/8/2025 - Tribune à signer :
Arrêt des évacuations de Gaza: des universitaires appellent à leur reprise immédiate4/8/2025 - Communiqué du collectif
Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé vendredi 1er août que toutes les évacuations de Gaza vers la France sont suspendues. Nous, membres du collectif Universitaires avec Gaza, apprenons avec consternation cette décision qui va à l’encontre des valeurs de nos institutions et de notre Etat de droit.
En tant qu’enseignant·es et chercheur·es, qui mettent en avant une pédagogie d’égalité et de liberté de la pensée pour nos étudiant·es, nous ne pouvons pas rester silencieux et silencieuses face à une telle décision discriminatoire et violente.
21 universités palestiniennes ont été détruites à Gaza, après 22 mois d’une guerre génocidaire menée par Israël, documentée largement par les Palestinien·nes et qualifiée factuellement par de nombreuses ONG, expert·es onusien·es et professeur·es de droit international et alors que la Cour internationale de Justice reconnaît le risque plausible de génocide.
Nous insistons pour que le déroulement des évaluations des candidat·es à la poursuite d’études en France reprenne au plus vite ainsi que les évacuations: il en va de la crédibilité des principes qui fondent notre Université et, dans les circonstances que nous connaissons, de la vie de gens qui manifestent vouloir croire en elle.
Nous continuerons notre engagement pour accueillir de manière réglementaire et solidaire des étudiant·es admis·es dans des programmes universitaires en France ainsi que nos collègues lauréat·es PAUSE et leurs familles qui attendent depuis plusieurs mois l’évacuation vers la France.
4/8/2025 - Communiqué du collectif CAALAP
Un châtiment collectif inacceptableOn nous a appris que le silence pouvait nous sauver, mais c'est faux.contact@universitaires-avec-gaza.fr
-- Audre Lorde